Nox Oculis


Devenez pilote d'astronef et visitez l'Univers !...et Internet et la comète Shoemaker-Levy 9 / Mario Tessier -- Astronomie-Québec 5(2), mars-avril 1995, page 29-30.


Fiche signalétique

Titre       : Microsoft Space Simulator v1.0
Ordinateur  : IBM             
Prix        : environ 60 $CAN
Équipement  : processeur 80386+ ; MS-DOS 5.0+ ; 2 Mo RAM (550 Ko
              conventionnel) ; 15 Mo de disque rigide
Support     : Cartes VGA/SVGA ; souris ; coprocesseur mathématique ; carte de son
Concepteur  : Microsoft Canada
Année       : 1994
Logiciel commercial
Recensions  : CD-ROM Now, numéro 8, décembre 1994, pages 60-61.
              Omni, volume 17, numéro 3, décembre 1994, page 12.
Commentaires : Ce logiciel est largement distribué dans toutes les
               boutiques de logiciels. On peut le trouver à moindre
               prix dans les grands magasins comme Club Price ou Club
               Biz. Une version sur disque optique est en
               préparation.

Vous désirez prêter main forte à Neil Armstrong pour alunir le LEM ? Vous voulez piloter une navette spatiale et l'arrimer à la future station spatiale Alpha ? Vous rêver de fouler les déserts rouges de Mars et de voir les anneaux de Saturne depuis Titan ? Vous brûler d'envie d'explorer d'autres systèmes stellaires ou de traverser la Galaxie à la vitesse de la lumière ? Tout cela, et plus encore, est possible avec le nouveau logiciel de simulation de la compagnie Microsoft, la firme qui nous a déjà offert le classique Microsoft Flight Simulator, sans aucun doute le plus populaire et le meilleur programme de simulation disponible sur microordinateur.

Microsoft Space Simulator veut d'ailleurs devenir à l'astronautique ce que le Microsoft Flight Simulator représente pour l'aviation ; il en possède les mêmes qualités et est bâti sur le même modèle. Tout comme son jumeau, ce programme de simulation offre un réalisme saisissant.

La première facette de ce réalisme consiste dans la qualité du graphisme, qui est impressionnante si l'on songe à la somme de calculs nécessaires pour simuler des trajectoires en temps réel et pour construire les images des astronefs en 3-D. Les représentations des planètes et des lunes sont faites à partir de véritables cartes numériques des surfaces planétaires. On y distingue donc très clairement les principales caractéristiques : cratères, bandes nuageuses, tâches, calottes polaires, terminateur, etc. Quant aux vaisseaux spatiaux, ils sont imagés à partir des sources lumineuses simulées. On peut donc voir les surfaces en relief et les ombres.

La seconde facette du réalisme offert par le logiciel réside dans le respect des lois physiques gouvernant le cosmos. Les conséquences de la gravité y sont omniprésentes, ainsi que pour les forces d'inertie et d'accélération. Par exemple, on ne peut jamais dépasser la vitesse de la lumière, même équipé d'un « ramjet » de type Bussard ! Il en résulte donc une simulation extrêmement réaliste, qui rend d'autant plus difficile, cependant, la maîtrise des lois de la mécanique céleste. Alors que dans un simulateur de vol, seulement l'avion se déplace, dans un simulateur spatial, tout bouge sur des axes différents et à des vitesses diverses ! Il faut donc apprendre à différencier les systèmes de référence, synchroniser les orbites, effectuer des corrections de trajectoires, annuler les effets de rotation de l'astronef, etc. Bref, le cauchemar !

Afin de permettre aux usagers manquant de dextérité pour ce genre d'exercice de ne pas se perdre constamment dans l'espace, le logiciel comporte plusieurs scénarios où l'ordinateur de bord prend les commandes pendant que vous relaxer en admirant le paysage. Ces scénarios sont conçus de manière à faire apprécier les possibilités du logiciel et à visiter les recoins les plus intéressants de l'univers.

Selon le manuel, le cosmos explorable à partir du Microsoft Space Simulator est une sphère de 8.4 milliards d'années-lumière... Ca fait beaucoup d'espace à explorer ! Mais soyons plus réaliste, la plupart des scénarios se déroule à l'intérieur du système solaire. Il est toutefois agréable de voir que l'on peut se permettre une croisière jusqu'aux étoiles les plus proches ainsi que jusqu'au centre galactique où se trouve une surprise que l'on peut explorer plus en détails. Je me suis même payé un aller-retour jusqu'à l'amas globulaire M13 et jusqu'à la galaxie d'Andromède. Le logiciel altère l'image numérisée de l'objet céleste afin de simuler le voyage. De plus, on peut accélérer la simulation car certains voyages spatiaux peuvent prendre plusieurs millénaires !

Un des aspects les plus intéressants de ce logiciel de simulation pour les astronomes amateurs consiste dans sa capacité de servir de programme de planétarium. En effet, l'option OBSERVATORY permet d'observer le ciel depuis n'importe quel astre et de le pointer sur un des objets au catalogue (planètes, satellites, objets de ciel profond). Cette option produit des vues saisissantes du système solaire. Rien de plus extraordinaire que de voir la planète géante se détacher sur un fond de Voie Lactée, ou les anneaux de Saturne emplir le ciel de Japet. Notons qu'il est possible de capturer ces images dans des fichiers ou dans des animations vidéo.

Le manuel fourni avec le logiciel est d'une grande qualité et possède un index détaillé, un glossaire et une bibliographie sur l'astronomie et l'astronautique. Comme beaucoup de produits Microsoft, le logiciel bénéficie d'un bon soutien, dont un livre complémentaire vendu séparément. Microsoft Space Simulator : The Official Strategy Guide (Prima Publishing, 1994, 237 pages, 15,50 $CAN) par Rick Barba apporte des précisions sur l'histoire des vols spatiaux, des explications supplémentaires sur les capacités du programme, et des trucs pour réaliser certaines missions.

La première version de Microsoft Space Simulator promet un avenir intéressant à cet excellent logiciel. Le seul défaut que l'on peut lui reprocher est un manque d'interactivité entre l'usager et le tableau de commandes que l'on aurait aimé plus fourni. Les amateurs de simulation trouveront peut-être ce programme un peu trop cérébral. Mais les astronomes amateurs apprécieront ses facettes scientifiques, l'option de planétarium, et le coût très concurrentiel de ce logiciel commercial.


Fiche signalétique

Titre       : Méridien central de Mars v1.0
Ordinateur  : IBM
Prix        : 15 $CAN
Équipement  : processeur 80386+ ; Windows 3.1+
Support     : Cartes VGA/SVGA ; souris
Adresse     : Claude Duplessis
              104, Rang Ste-Catherine
              Yamaska (Québec)
              Canada    J0G 1X0
Internet    : claude_d@mksinfo.qc.ca
Année       : 1994
Partagiciel

Ce logiciel, réalisé par un astronome amateur québécois, calcule la position du méridien central de Mars, et affiche la position et l'apparence de la planète rouge dans le ciel. Il sera donc utile aux observateurs planétaires désireux d'identifier des traits distinctifs sur Mars car ils sauront ainsi quelle partie de la planète se trouve devant leurs yeux à n'importe quel moment.

Le programme comporte plusieurs fenêtres d'information : une représentation sphérique de Mars, une planishère de la planète rouge (dessin sommaire de la surface), la position géocentrique de Mars sur l'écliptique, le diamètre apparent (minimum, actuel, maximum) de la planète. La dernière fenêtre comporte les éphémérides martiennes : coordonnées équatoriales, position du méridien, magnitude visuelle, diamêtre, distance Terre-Mars. Des options supplémentaires permettent l'inversion des pôles, la superposition d'une grille, ainsi que les principales appellations de la surface martienne.

Le logiciel peut être configuré en trois langues : français, anglais et espagnol. Cette option assurera certainement une vaste diffusion au produit de notre confrère.

Cette application Windows est une mise à jour d'une première version pour IBM et Atari datant de 1990. Le logiciel est excellent et je le recommande sans réserve.


Internet et la comète Shoemaker-Levy 9

L'impact de la comète S-L9 sur Jupiter l'été dernier fut un événement mobilisateur pour tous les astronomes, professionnels et amateurs, du monde entier. Le Hubble Space Telescope, les sondes Galileo, Ulysses et Voyager, ainsi que des dizaines d'observatoires furent braqués vers la planète géante. Notons également qu'un télescope infra-rouge, installé à la base américaine McMurdo en Antarctique, était en mesure de suivre sans interruption le déroulement du phénomène, placé tel qu'il l'était au coeur de la nuit polaire. Les images qu'il prenait étaient alors transmises sur le réseau Internet et faisaient ainsi le tour du monde instantanément. Cette accessibilité des images électroniques a permis à tous les usagers de l'Internet de visionner des photos prises à l'autre bout de la planète en même temps que les scientifiques.

Le traffic d'information qui s'ensuivit sur l'Internet causa d'ailleurs un ralentissement important du réseau. Voici quelques statistiques concernant cet événement, qui illustre bien les capacités des outils télématiques. Ces chiffres ont été compilés par Ron Baalke, du Jet Propulsion Laboratory, sur l'accès World-Wide Web pour l'adresse Internet du JPL Comet Shoemaker-Levy Home Page : http://newproducts.jpl.nasa.gov/sl9


o Nombre total d'accès du 8 juillet 1994 au 13 décembre 1994 :
  3,268,118 fichiers
o Nombre total d'images prises de la collision :
  853 images from 57 observatories
o Nombre total d'accès durant la semaine de l'impact :
  1,123,930 fichiers
o Nombre total d'octets tranmis durant la semaine de l'impact :
  24.9 gigabytes

  
Totaux pour la période du 8 juillet 1994 au 31 juillet 1994 :
-------------------------------------------------------------
o Nombre de fichiers transmis durant la période : 1,916,857
o Nombre d'octets transmis durant la période :
  47,360,641,331  (47.4 gigaoctets !)
o Nombre moyen de fichiers transmis quotidiennement : 79,869
o Nombre moyen d'octets transmis quotidiennement :
  1,973,360,055  (2 gigaoctets)
o Nombre de demandeurs desservis : 47,558
o Numbre de pays desservis : 59
o Sommet quotidien de transmission d'octets (22 juillet 1994) :
  6,027,577,465 (6 gigaoctets !)

Par  : zeus.fasttax.com!kelvin.jpl.nasa.gov!baalke (Ron Baalke)
Date : 14 décembre 1994 22:50:51 -0800


5 résolutions informatiques pour la nouvelle année :

  1. Effectuer régulièrement une copie de sauvegarde de son disque rigide.
  2. Respecter les droits d'auteur des logiciels et ne pas faire de copies non-autorisées.
  3. Vérifier régulièrement l'intégrité et la sécurité de son système grâce à un logiciel anti-virus.
  4. Se procurer un modem pour faire partie de la communauté des astronomes branchés.
  5. S'abonner à Astronomie-Québec pour ne pas manquer la chronique d'informatique.

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