Nox Oculis


Jules Amédée Barbey d'Aurevilly (1808-1889)

Écrivain français dont l'oeuvre originale, à mi-chemin entre le romantisme et le symbolisme, fut à l'origine de l'« écriture artiste ».

Issu de la petite noblesse normande, austère et profondément catholique, il passa son enfance à Saint-Sauveur-le-Vicomte puis à Valognes (Manche), où il fréquenta un de ses oncles médecin, acquis aux idées libérales et qui exerça sur lui une profonde influence. En 1827, il se rendit à Paris pour y faire ses humanités et y rencontra Maurice de Guérin, dont il devint un très proche ami. Bachelier, il entreprit des études de droit à Caen, où il fonda avec Trebutien (qui fut son premier éditeur et avec qui il échangea une importante correspondance) l'éphémère Revue de Caen (1832). Un moment républicain et athée, Barbey finit par adhérer à un monarchisme intransigeant qui correspondait mieux à son mépris pour la médiocrité d'un siècle bourgeois. Sans pour autant renoncer à sa vie élégante et désordonnée de dandy parisien, il se convertit au catholicisme en 1841 et devint un défenseur féroce de l'ultramontanisme et de l'absolutisme.

Après un premier roman (L'Amour impossible, 1841) qui passa presque inaperçu, il commença une carrière de critique littéraire qui le conduisit à collaborer au Globe, puis aux Débats, au Constitutionnel, au Nain jaune, à la Revue de Paris, ou encore à la Presse d'Émile de Girardin (la plupart de ses articles furent réunis dans les Œuvres et les Hommes, dont les nombreux volumes furent publiés entre 1860 et 1895). Polémiste redouté et courageux (il attaqua notamment Zola, Scribe et Renan), théoricien du dandysme (Du dandysme et de George Brummel, 1843), il est surtout connu pour ses romans (Une vieille maîtresse, 1851 ; L'Ensorcelée, 1854 ; le Chevalier Des Touches, 1864 ; Un Prêtre marié, 1865 ; Une Histoire sans nom, 1882), ainsi que pour son recueil de nouvelles (Les Diaboliques, 1874), qui mêlent un réalisme historique, enraciné dans son Cotentin d'origine, à un surnaturalisme exalté.

Cette littérature de l'insolite et de la transgression, qui plonge le lecteur dans un univers surhumain, fut généralement mal comprise à l'époque (on accusa notamment Barbey d'immoralisme et de sadisme). Toutefois, plusieurs écrivains (dont Baudelaire) louèrent le talent extravagant de Barbey, qui fut entouré, à la fin de ses jours, par une véritable cour de « disciples », au rang desquels figurèrent notamment Léon Bloy, Huysmans, Péladan ou Paul Bourget. Enfin, l'écriture de Barbey exerça une profonde influence sur l'œuvre de Bernanos.

Il est mort à Paris à l'âge de 81 ans.


La haine du soleil


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