Louis, Marquis de Fontanes (1757—1821)Poète français et politicien, né à Niort (Deux Sèvres) le 6 mars 1757. Il appartenait à la noblesse protestante du Languedoc, réduite à la pauvreté par la révocation de l'Édit de Nantes. Lui-même fut élevé dans la foi catholique. Ses parents moururent en 1774—f 775, et en 1777 Fontanes partit pour Paris, où il trouva un ami dans le dramaturge J. F. Ducis.
Ses premiers poèmes, dont quelques-uns sont inspirés par les modèles anglais, apparurent dans l'Almanach des Muses ; « Le Cri de mon coeur », décrit sa propre enfance malheureuse (1778). Son Essai sur l'astronomie, un traité sérieux à visée didactique, fut publié en 1789. Fontanes était un réformateur modéré, et en 1790 il devint éditeur-adjoint du Modérateur.
Il se maria à Lyons en 1792, et son premier enfant est né durant la fuite de la famille du siège de cette ville. Après s'être caché à Paris, il dut s'enfuir de nouveau, et trouva refuge à Sevran, près de Livry, puis à Andelys. Après la chute de Robespierre, on le nomma professeur de littérature à l'École Centrale des Quatre-Nations, et devint ainsi un des membres fondateurs de l'Institut. Il fut par la suite exilé par le Directoire et se retrouva à Londres, où il s'associa à Chateaubriand. Toutefois, il retourna rapidement en France, où son admiration pour Napoléon assura son retour à l'Institut et une promotion politique. En 1802 il fut élu à la Chambre législative, où il fut président de l'Assemblée de 1804 à 1810. D'autres titres et honneurs suivirent. Il accepta la Restoration des Bourbon, et fut fait marquis en 1817. Il s'éteignit à Paris le 17 mars 1821.
La poésie de Fontanes est polie et musicale, dans le style du XVIIIe siècle. Ses textes ne furent finalement compilés qu'en 1839, lorsque Sainte-Beuve édita ses Oeuvres (en 2 volumes), avec une étude critique de l'auteur et de sa carrière. Mais à cette époque, le mouvement romantique était déjà en ascendance et la poésie légèrement surannée de Fontanes ne rencontra qu'une faible appréciation.
L'Astronomie (extraits)
Ces astres, ces flambeaux, qu'en passant l'homme admire,
À qui le Guèbre antique élevait des autels,
Comme leur créateur seront-ils immortels ?
Au jour marqué par lui, la comète embrasée,
Vient-elle réparer leur substance épuisée ?
Meurent-ils comme nous? On dit que sur sa tour,
Quelquefois l'astronome attendant leur retour,
Vit, dans les régions qu'il s'étonne d'atteindre,
Luire un astre nouveau, d'autres astres s'éteindre.
Tout passe donc, hélas! Ces globes inconstants
Cèdent comme le nôtre à l'empire du temps.Louis Fontanes, Essai sur l´Astronomie (1789)
L'Astronomie (extraits)
"O nuit ! que ton langage est sublime pour moi,
Lorsque, seul et pensif, aussi calme que toi,
Contemplant les soleils dont ta robe est parée,
J'erre et médite en paix sous ton ombre sacrée !"Louis Fontanes, Essai sur l´Astronomie (1789)
Références :
- Louis de Fontanes, poète et grand maître de l'Université impériale : https://francearchives.fr/fr/commemo/recueil-2004/39427
- WikiPoèmes - Louis de Fontanes : https://www.wikipoemes.com/poemes/jean-pierre-louis-de-fontanes/index.php
- Gallica - Discours et poèmes de Louis de Fontanes : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9668286m.texteImage
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