Sylvia Plath (1932-1963)Poétesse et romancière américaine.
Née dans les faubourgs de Boston, le 27 octobre 1932. Plath entame ses études universitaires au prestigieux Smith College (Massachusetts) et les achèvera, grâce à une bourse d'études, à l'université de Cambridge, en Angleterre. Bien que première de sa classe, dès cette époque, elle souffre de dépression chronique, une maladie qui finira par l'emporter tragiquement en 1963.
En 1952, Plath remporte le premier prix de 500 $ de Mademoiselle Magazine pour la nouvelle "Sunday at the Minton’s". En juin 1953, elle est invitée aux bureaux new-yorkais du même magazine afin de participer à la rédaction. Elle en revient dans un état de dépression et de grand épuisement. Plath vécut toujours dans la peur que l'on découvrit qu'elle n'était pas la personne parfaitement heureuse dont elle projetait l'image. À cette époque, elle espère être acceptée dans la classe d'écriture de Frank O'Connor à Harvard, mais lorsqu'elle est refusée, elle se replie sur elle-même. Égarée, effrayée, incapable de dormir ou de fonctionner en société, mais toujours déterminée à n'en rien montrer, elle tente de se suicider le 24 août. Dans les six mois qui suivent, elle est alors hospitalisée au Maclean Hospital et traité à l'insulinothérapie ainsi qu'aux électrochocs.
Plath rencontre le poète britannique Ted Hughes dans une soirée, le 25 février 1956, lors de ses études au Newnham College à l'Université de Cambridge, en Angleterre. Ils se marient le 16 juin de la même année et font leur voyage de noces en Espagne. Elle aura de lui deux enfants
À la fin de ses études à Cambridge, au printemps de 1957, Plath est invitée à enseigner la littérature anglaise au Smith College, son vieux collège de jeunesse. Elle quitte donc l'Angletterre pour retourner en Amérique, accompagnée de son mari. Bien qu'excitée à l'idée de d'enseigner son sujet favori, elle découvre rapidement que la vie à son alma mater sera plus difficile qu'elle se l'imaginait. En effet, elle se sent accablée par le travail préparatoire et par l'apparente indifférence des membres de la faculté envers elle. Elle est fréquemment malade et malheureuse. Bien que le Collège fut plus que satisfait de ses services, Plath choisit de ne pas retourner à l'enseignement l'année suivante. Déjà, Plath commençe à douter de l'affection de son mari. Elle prend un emploi clérical, moins stressant, comme réceptionniste à l'hôpital psychiatrique du Massachusetts General Hospital à Boston. Au début de septembre 1958, elle entame une psychothérapie avec Ruth Boucher, une thérapiste de l'Hôpital McLean, où elle avait déjà été hospitalisée après sa tentative de suicide en 1953. C'est également à cette époque qu'elle assiste à des ateliers de poésie, animés par Robert Lowell, dont le style l'influencera grandement.
Le 1er avril 1960, elle accouche de Frieda Rebecca. Extérieurement, Plath montre une énergie impressionnate. Elle frotte et récure son appartement londonien, désirant un foyer rayonnant pour elle, son mari et le bébé à naître. Intérieurement, elle se sent épuisée mais toujours incapable de communiquer son désarroi. Désirant énormémement de la vie, elle fait de ses écrits son exultoire. En février 1961, une fausse-couche la fait retomber dans la dépression. De plus, en août, la famille Hugues déménage dans une ferme du Devon, ce qui contribue à isoler socialement Plath. Un fils, Nicholas Farrar, naît le 17 janvier 1962. En juillet, Plath découvre l'affaire extramaritale de Ted avec Assia Wevill. Le couple se sépare en septembre de la même année. Le mois suivant, Plath rédigera 26 des poèmes qui devait composer le recueil Ariel.
Son premier recueil de vers, le Colosse (The Colossus, 1960), laisse déjà entrevoir les qualités de son style (recherché et intensément personnel), et révèle surtout une sensibilité exacerbée ; le recueil suivant, Ariel (1965), considéré comme son chef-d'œuvre, tout comme les autres poésies publiées à titre posthume, témoignent de l'intensité de plus en plus vive de sa réflexion et de son obsession récurrente de la mort.
En 1963, l'année de son suicide, l'écrivain publie sous le pseudonyme de Victoria Lewis le roman autobiographique la Cloche de détresse (The Bell Jar), un bouleversant témoignage qui, revêtu des habits de la fiction -- Sylvia Plath y est Esther Greenwood --, retrace son propre effondrement psychique et mental, alimenté par une succession d'échecs sentimentaux et par ses relations difficiles avec les hommes, relations qui en feront, à son corps défendant, l'une des grandes figures du féminisme naissant. Elle se suicide le 11 février 1963.
Ses Carnets intimes (parus en 1982) et l'ensemble de sa production poétique (réunie en 1981 par Ted Hughes dans Collected Poems, prix Pulitzer) sont parcourus par le même désespoir. En 1998, la publication inattendue au Royaume-Uni de Birthday Letters -- recueil de 88 poèmes dédiés par Ted Hughes à la mémoire de son ex-épouse --, crée un véritable choc dans le monde des lettres ; c'est en effet la première fois, depuis la mort tragique de l'auteur, que Ted Hughes sort du silence après la campagne d'injures et de calomnies dont l'ont accablé certaines militantes féministes dont Sylvia Plath était devenue la porte-parole ; ses poèmes sont une évocation poignante de leur histoire d'amour.
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The Moon and the Yew Tree
This is the light of the mind, cold and planetary
The trees of the mind are black. The light is blue.
The grasses unload their griefs on my feet as if I were God
Prickling my ankles and murmuring of their humility
Fumy, spiritous mists inhabit this place.
Separated from my house by a row of headstones. I simply cannot see where there is to get to.
The moon is no door. It is a face in its own right,
White as a knuckle and terribly upset.
It drags the sea after it like a dark crime; it is quiet With the O-gape of complete despair. I live here.
Twice on Sunday, the bells startle the sky --
Eight great tongues affirming the Resurrection
At the end, they soberly bong out their names.
The yew tree points up, it has a Gothic shape.
The eyes lift after it and find the moon.
The moon is my mother. She is not sweet like Mary.
Her blue garments unloose small bats and owls.
How I would like to believe in tenderness --
The face of the effigy, gentled by candles,
Bending, on me in particular, its mild eyes.
I have fallen a long way. Clouds are flowering
Blue and mystical over the face of the stars
Inside the church, the saints will all be blue,
Floating on their delicate feet over the cold pews,
Their hands and faces stiff with holiness.
The moon sees nothing of this. She is bald and wild.
And the message of the yew tree is blackness -- blackness and silence.Sylvia Plath
The Night-Dances
A smile fell in the grass.
Irretrievable !
And how will your night dances
Lose themselves. In mathematics ?
Such pure leaps and spirals --
Surely they travel
The world forever, I shall not entirely
Sit emptied of beauties, the gift
Of your small breath, the drenched grass
Smell of your sleeps, lilies, lilies.
Their flesh bears no relation.
Cold folds of ego, the calla,
And the tiger, embellishing itself --
Spots, and a spread of hot petals.
The comets
Have such a space to cross,
Such coldness, forgetfulness.
So your gestures flake off --
Warm and human, then their pink light
Bleeding and peeling
Through the black amnesias of heaven.
Why am I given
These lamps, these planets
Falling like blessings, like flakes
Six-sided, white
On my eyes, my lips, my hair
Touching and melting.
Nowhere.Sylvia Plath
Références :
- American Poems - Sylvia Plath : http://www.americanpoems.com/poets/sylviaplath/
- PlathOnline.com : http://www.plathonline.com/
Bibliographie :
- Paul Alexander, Rough Magic : A Biography of Sylvia Plath (1992)
- Steven Gould Axelrod, Sylvia Plath : The Wound and the Cure of Words (1992)
- Susan Bassnet, Sylvia Plath (1987)
- Silvianne Blosser, A Poetics on Edge : The Poetry and Prose of Sylvia Plath : A Study of Sylvia (2000)
- Silvianne Blosser, Plath's Poetic and Poetological Developments (2001)
- Harold Bloom (editor), William Golding, Sylvia Plath (1989)
- Tracy Brain, The Other Sylvia Plath (2001)
- Claire Brennan (editor), The Poetry of Sylvia Plath (2001)
- Christina Britzolakis, Sylvia Plath and the Theatre of Mourning (2000)
- Mary Lynn Broe, Protean Poetic : The Poetry of Sylvia Plath (1980)
- Elisabeth Bronfen, Sylvia Plath (1999)
- Edward Butscher, Sylvia Plath Method and Madness (1976)
- Ronald Hayman, Death and Life of Sylvia Plath (1991)
- David Holbrook, Sylvia Plath : Poetry and Existence (1988)
- Frederike Haberkamp, Sylvia Plath : Poetics of Beekeeping (1997)
- Caroline King Barnard Hall, Sylvia Plath, Revised (1999)
- Tim Kendall, Sylvia Plath : A Critical Study (2001)
- Janice Markey, A Journey into the Red Eye : The Poetry of Sylvia Plath - A Critique (1997)
- Janet Malcolm, The Silent Woman : Sylvia Plath & Ted Hughes (1995)
- Robyn Marsack, Sylvia Plath (1992)
- Jacqueline Rose, Haunting of Sylvia Plath (1993)
- Jon Rosenblatt, Sylvia Plath : The Poetry of Initiation (1982)
- Toni Saldivar, Sylvia Plath : Confessing the Fictive Self (1992)
- Al Strangeways, Sylvia Plath : The Shaping of Shadows (1998)
- Anne Stevenson, Bitter Fame : A Life of Sylvia Plath (1989)
- Emma Tennant, Sylvia and Ted (2001)
- Susan R. Van Dyne, Revising Life : Sylvia Plath's Ariel Poems (1994)
- Linda Wagner-Martin, Sylvia Plath : A Biography (1988)
- Linda Wagner-Martin, Sylvia Plath : A Literary Life (1999)
- Gina Wisker, Sylvia Plath : A Beginner's Guide (2001)
Oeuvres poétiques :
- The Collected Poems (1986)
- Ariel (1966)
- The Colossus and Other Poems (1960)
- Crossing the Water : Transitional Poems (1971)
- Winter Trees (1972)
- Plath : Poems (1998)
Journaux et correspondance :
- The Unabridged Journals of Sylvia Plath (2000)
- The Journals of Sylvia Plath - Abridged (1982)
- Letters Home : Correspondence, 1950-1963 (1992)
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