Nox Oculis


Anne Sexton (1928-1974)

Poétesse et dramaturge américaine. La plus connue des poètes des années 60 et 70 pratiquant la "confession littéraire". Sa poésie est dotée d'une excellente technique, d'une voix intimiste, et touche des thèmes féministes et existentiels.

Anne Gray Harvey est née à Newton, dans le Massachusetts, le 9 novembre 1928. Élevée dans une famille de classe moyenne, elle eut néanmoins une enfance marquée par le rejet familial. Elle est allée au Garland Junior College pendant une année et a marié Alfred "Kayo" Muller Sexton II à l'âge de dix-neuf ans. Elle fut brièvement mannequin à l'agence Hart durant l'absence de son mari parti en Corée. Durant cette période, elle habita à San Francisco et à Baltimore. Plusieurs infidélités la conduisit en thérapie vers cette époque. En 1953, elle donna naissance à une fille. L'année suivante, elle fut diagnostiquée d'une dépression postpartum. Elle fut alors admise au Westwood Lodge, un hôpital neuropsychiatrique où elle dut retourner à plusieurs reprises tout au lonfg de sa vie. En 1955, à la suite de la naissance de sa deuxième fille, Sexton souffrit d'une autre dépression nerveuse et fut encore hospitalisée. Ses enfants furent envoyés chez les parents de son mari. La même année, le jour de son anniversaire, elle tenta de se suicider.

Elle fut encouragée par son médeçin de poursuivre son intérêt pour la poésie, qu'elle avait développée à l'école. Durant l'automne de 1957, elle s'inscrivit donc à un atelier de poésie au Boston Center for Adult Education. C'est probablement ce travail d'écriture qui permit à Sexton de repousser ses démons intérieurs et de survivre assez longtemps pour nous laisser une oeuvre poétique importante. En 1959, elle perdit ses parents coup sur coup, ce qui aggrava son état psychologique. De plus, son mariage souffrit de sa célébrité grandissante.

À partir de la publication de All My Pretty Ones (1962), elle devint une eécrivaine en vue et accumula plusieurs prix et distinctions : le Frost Fellowship to the Bread Loaf Writers' Conference (1959), le Radcliffe Institute Fellowship (1961), le Levinson Prize (1962), le American Academy of Arts and Letters traveling fellowship (1963), le Shelley Memorial Prize (1967), le Prix Pulitzer de poésie en 1967 (pour son livre Live or Die)et une invitation à donner des lectures publiques à Harvard. Il y eut ensuite le Guggenheim Fellowship, les bourses de la Fondation Ford, des diplômes honorifiques, des offres de positions à la Colgate University et à la Boston University, ainsi que plusieurs autres distinctions.

En 1973, elle divorça de son mari, et à partir de cette date, sa santé et sa stabilité mentale déclinèrent sous les assauts de l'alcoolisme, la solitude et la dépression. À l'âge de 46 ans, en dépit d'une carrière réussie, elle perdit sa bataille avec la maladie mentale et se suicida par asphyxiation au monoxyde de carbone dans le garage de sa maison de Weston (Massachusetts) le 4 octobre 1974.


Riding the Elevator into the Sky

    As the fireman said :
    Don't book a room over the fifth floor
    in any hotel in New York.
    They have ladders that will reach further
    but no one will climb them.
    As the New York Times said :
    The elevator always seeks out
    the floor of the fire
    and automatically opens
    and won't shut.
    These are the warnings
    that you must forget
    if you're climbing out of yourself
    If you're going to smash into the sky.

    Many times I've gone past
    the fifth floor,
    cranking upward,
    but only once
    have I gone all the way up.
    Sixtieth floor :
    small plants and swans bending
    into their grave.
    Floor two hundred :
    mountains with the patience of a cat,
    silence wearing its sneakers.
    Floor five hundered :
    messages and letters centuries old,
    birds to drink,
    a kitchen of clouds.
    Floor six thousand :
    the stars,
    skeletons on fire,
    their arms singing.
    And a key,
    a very large key,
    that opens something --
    some useful door --
    somewhere --
    up there.

    Anne Sexton


The Starry Night

    The town does not exist
    except where one black-haired tree slips
    up like a drowned woman into the hot sky.
    The town is silent. The night boils with eleven stars.
    Oh starry starry night! This is how
    I want to die.

    It moves. They are all alive.
    Even the moon bulges in its orange irons
    to push children, like a god, from its eye.
    The old unseen serpent swallows up the stars.
    Oh starry starry night! This is how
    I want to die :

    into that rushing beast of the night,
    sucked up by that great dragon, to split
    from my life with no flag,
    no belly,
    no cry.

    Anne Sexton, tiré de All My Pretty Ones (1962)


Références :


Bibliographie :


Oeuvres poétiques :


| Poésie | Page d'accueil | Bibliographie | Glossaire | Hyperliens |

© 2003 Mario Tessier - Tous droits réservés.
Adresse URL : http://pages.infinit.net/noxoculi/sexton.html